Salem, ma sorcière bien aimée

Salem est connue non pas pour ses monuments historique mais pour son histoire. En particulier pour le procès de sorcières en 1692 et 1693 qui a conduit à l’exécution d’une vingtaine d’innocents déclarés coupables de sorcellerie. C’est dans ce contexte (romancé bien sûr) que se déroule l’action de cette série qui verra la troisième saison diffusée dès le mois prochain.

Salem, petite bourgade tranquille dans laquelle une chasse aux sorcières permanente menée par les puritains entraîne nombre de décisions de justices biaisées mettant la corde au cou à plusieurs citoyens parfois pour de simples complots politiques. Et la manipulation est au cœur de l’intrigue menée par Mary Sibley (Janet Montgomery), sorcière nouvelle vague qui va devoir organiser le “grand rite” tout en doublant la vieille garde des sorciers de l’ancien monde. C’est violent, c’est sanglant, c’est boueux et ça pue la mort. D’ailleurs, les morts y sont montrés. On voit des paquets de cadavres entassés (et accessoirement quelqu’un va s’en nourrir…) et les scènes de violence ne sont clairement pas pour les âmes sensibles. La production transcrit assez bien ce qu’on imagine du Nouveau Monde en cette fin de 17ème siècle, obscurantisme religieux en tête.

Pourtant au travers de la recherche de pouvoir des sorcières on voit transparaître la volonté d’émancipation de femmes qui sont sacrément brimées. Mary Sibley est d’abord dans une recherche de vengeance puis de pouvoir. Même si ses intentions ne sont pas très claires (elle est pas mal tiraillée entre amour et haine) son machiavélisme est bien présent et son jeu de pouvoir l’amène tranquillement à faire place nette. Y parviendra-t-elle ? Vous le saurez en regardant la série bien sûr. La première saison se termine sur un climax horrifique savoureux qui du coup donne envie de voir la deuxième. Il ne faut clairement pas s’arrêter à quelques épisodes plus moyens et à la mise en place des forces en présence, qui peut s’avérer un laborieux d’autant que les personnages sont souvent ambivalents.

Pour être honnête, j’avais déjà regardé cette première saison du coin de l’œil il y a un long moment, sans enthousiasme. La seconde chance était la bonne. Il faut prendre le temp d’appréhender le rythme et même si les acteurs principaux ne brillent pas par leur charisme (Shane West dans le rôle du Capitaine Holden ne crève pas l’écran…) certains second rôles sont très bons, je pense en particulier à Mercy interprétée par Elise Eberle qui traverse un paquet d’épreuves.

Une série dans une ambiance un peu “de niche”, mais alors qu’American Horror Story arrive à faire parler de lui ça vaut le coup de tenter Salem.





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