Drag me to Hell – Sam Raimi fait une pause de Superhéros
Après trois épisodes de Spiderman pas mauvais mais ne jouant pas dans le style qui m’a fait m’intéresser à Sam Raimi (Evil Dead, Darkman – oui je suis un grand malade), il était temps que le grand ami de Bruce Campbell (absent quant à lui du film, car trop occupé avec son émission télé lors du tournage) revienne avec un trip plus surnaturel et horrifique. Surprise, pas de gore ici… mais de la peur !
Donnant à son histoire de malédiction (somme toute convenue) une dimension d’épouvante comme on n’en a pas vu depuis pas mal d’années, Sam Raimi va vous coller au siège du cinéma avec quelques effets faciles mais bien menés et une oppression permanente (ou presque) appuyée par une orchestration musicale de Christopher Young (qui a bossé sur Spiderman aussi) qui n’a pas peur d’exploiter au mieux le THX des cinémas, quasiment jusqu’au point de rupture lors d’une scène d’une intensité si rare qu’on se demande quand ça va s’arrêter.
Rien de révolutionnaire a priori donc, et c’est justement ce qui est fort… parce qu’à part quelques effets numériques plus ou moins heureux (on aime ou pas le numérique, c’est quasi générationnel j’imagine) le film tire sur des ficelles old school en retournant le spectateur dans les tous les sens jusqu’à lui en mettre plein la gueule, et ce dès la scène d’ouverture (la pression mise d’entrée de jeu ne descend presque jamais, sauf peut-être sur le dernier tiers du film un peu décevant). La thématique de la malédiction est déjà exploitée dans les Evil Dead on pourrait d’ailleurs s’amuser à repérer les analogies
– une vieille coriace qui offre une scène de baston digne d’une scène finale qui compte sa part de grotesque (rappelez vous la vieille de la cave, ou celle du puits).
– une héroïne qui vit plutôt mal sa malédiction et se jette systématiquement contre toutes les étagères de la maison (comme l’anti-héros Ash, spécialiste devant l’Eternel de cette spécialité).
– les deux amoureux souhaitent aller en vacances dans une cabane qui telle qu’elle est décrite fait référence à celle où Ash vit ses (mes)aventures dans les deux premiers Evil Dead (merci Imdb pour celle là).
Sam Raimi célèbre son retour au film d’horreur, le pari est réussi parce qu’on est loin, très loin d’un teen horror movie qui fait sursauter pour rien, “Drag me to Hell” va vous faire peur mais sans vous prendre par la main et vous expliquer pourquoi avoir peur. L’esprit frappeur qui harcèle l’héroïne est brutal, sans pitié et il ne lâche pas sa proie facilement…
Vous DEVEZ voir “Drag me to Hell“. Mais vous devez accepter d’avoir peur. En récompense vous aurez droit à de l’humour (un peu), du grotesque calculé (pas mal), et des acouphènes (THX en force – j’exagère). Ca fait longtemps qu’un film ne m’avait pas fait peur, et j’avoue que j’étais content qu’il ne dure que 80 minutes.
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